Pendant ce temps, les expulsions continuent

Publié le par Spartacus

Celui là, j'ai failli ne pas l'écrire.
Alerté par des copains qui avaient mis le lien sur facebook, j'ai pris les 5 minutes nécessaires pour lire l'article paru sur l'édition web de Libélyon (en lien ici).
Pour ceux qui auraient la flemme de lire l'article, c'est en résumé l'histoire d'un homme sans papier qui, après avoir déposé ses 3 enfants à l'école, rentre chez lui et voit la police débarquer pour l'arrêter. Je vous passe les méthodes utilisées, le parcours antérieur du bonhomme, le combat qu'il mène depuis des mois pour pouvoir poursuivre sa vie en France avec sa famille. Tout est déjà dit dans l'article, et je n'ai pas l'intention de le paraphraser.
Une expulsion en préparation, une tragédie de plus, un fait divers banal. Ou plutôt, qui se banalise.

Cet article, j'ai failli ne pas l'écrire parce que comme tout le reste, face à ce qui se répète, face à ce que l'on voit ou que l'on entend tous les jours, on finit non par accepter, mais par vivre avec l'inacceptable.
Les mots perdent leur force, les images se dépouillent de leur violence, et nous nous habituons à ce petit caillou dans la chaussure qui nous gêne pour marcher mais ne nous empêche pas d'avancer. Il y a quelques mois, une histoire pareille aurait fait la une des journaux. Aujourd'hui... Vous en aviez entendu parler vous ? Moi, non. C'est la boite à échos facebook qui m'en a informé. 404633538 69ad93a29c
Banale l'arrestation à domicile avec des flics qui défoncent la porte devant femme et enfants. Banal le pandore qui tire son flingue et qui le pointe sur un homme pour l'arrêter. Banal que des mioches soient témoins de cela. Banal que toute une famille vive depuis des mois dans la crainte de l'expulsion. Banal aussi qu'un homme soit fiché comme délinquant multirécidiviste parce qu'il a résisté aux précédentes tentatives d'expulsions, parce qu'il se bat pour sa vie, pour sa famille. Banal. Normal, presque.

L'une des grandes forces de l'être humain, c'est sa capacité d'adaptation. C'est aussi l'une de ses plus grandes faiblesses. Pauvreté, chômage, survie, expulsions... Une litanie qu'on nous assène tous les jours et sous les coups de boutoirs, le seuil de la colère se déplace doucement, insensiblement, intégrant dans le quotidien, donc dans la norme, des choses qui ne devraient pas y avoir leur place.

C'est pour ça que j'écris, pour ça que je lis et que j'écoute. Pour rester éveillé, malgré tout, ne pas courber la tête en attendant que l'orage passe et en priant pour qu'il ne me tombe pas dessus.
Même si parfois c'est difficile de résister à la tentation de la banalisation...

Publié dans société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> <br /> tu as raison, on s'habitue a force de voir toujours les mêmes images, c'est pareil pour le proche orient, à force de voir des gens qui meurent, on a l'impression qu'ils meurent pour de faux comme<br /> dans un jeu video. On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, en même temps, on ne sait pas vraiment quoi faire.<br /> <br /> <br /> bon pour le proche orient, quoi que je décide mon action sera egale à zero. pour la france et les expulsions, on va voter et puis apres ?... tu as peut-être raison, en parler, encore et<br /> encore, afin d'essayer de tuer l'accoutumance<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Salut Tartie. En parler, oui, et aussi se dire et se redire, et se rappeler que ce n'est pas notre conception des rapports humains.<br /> <br /> <br /> Se dire et se rappeler qu'en France, on peut être coupable d'assistance à une personne parce qu'elle est sans papier, on peut être viré du territoire, homme, femme, ou enfant parce qu'on n'a pas<br /> le précieux sésame, que ces situations, des personnes les vivent quotidiennement. C'est à côté de nous, tout près.<br /> <br /> <br /> Donnez nous aujourd'hui notre coup de pied au cul quotidien...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> vu la teneur des propos...avec grand plaisir! <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Meuh non, chuis sûr qu'en discutant...<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> @Sophie : quand on ne sait pas de quoi on parle on se tait.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Hoooooooooo bijou hooooooooo !<br /> <br /> <br /> Calme, calme ! Je te renvois à la réponse que j'ai faite à Sophie...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Ah ben la voilà l'explication, les gens qui ont peur de la délinquance et qui prône qu'on vise un dealer avec un flingue devant ses mômes parce qu'il l'a bien mérité et bien c'est juste parce<br /> qu'ils ont des longues journées de travail...tout simplement...<br /> <br /> <br /> Je me disais aussi, il doit y avoir une explication...;)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Houla houla !!!<br /> <br /> <br /> Bon, disons que les commentaires sur un blog ne permettent pas une analyse approfondie des questions, et que parfois les opinions s'emballent un peu.<br /> <br /> <br /> L'usage d'une arme, ou du moins le fait qu'elle soit dégainée, doit être normalement déterminé en fonction de la menace.<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, il faut savoir de qui on parle. Du petit dealer qui revend ses 3 barettes pour arondir ses fins de mois, ou du gros caïd qui dirige son trafic et ne lésinera peut-être pas sur les<br /> moyens à employer ? Pas la même chose, et du coup pas tout à fait la même attitude à adopter.<br /> <br /> <br /> Le traumatisme d'un gamin qui voit son père braqué est indéniable. Celui du flic qui se fait plomber parce qu'il n'a pas pris les précautions nécessaires à son action, également.<br /> <br /> <br /> Bref, c'est une question qui mérite quelques nuances, surtout que j'aime pas voir les gens s'engueuler. Je préfère quand c'est moi !<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> Je te l'ai dit : longue journée de boulot.<br /> <br /> <br /> Sorry...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Pas de problème Pascale ! Je me disais aussi...<br /> <br /> <br /> Bonne nuit !<br /> <br /> <br /> <br />