C'est pas ma faute, c'est mes gènes !
Jacques Balthazart, chercheur à l’Université de Liège, est l’auteur d’un bouquin qui vient de paraître intitulé « biologie de l’homosexualité » dans lequel il soutient que l’on naît homosexuel, qu’on ne choisit pas de l’être (voir article en lien ICI).
Entre parenthèses, qu’on ne choisisse pas de l’être me semble une évidence que n’importe quel connard devrait être capable d’envisager : une histoire d’amour et de désir n’est jamais une affaire de choix. Les termes de la question (si vraiment question il y a) sont donc de savoir si on naît homosexuel ou si on le devient.
Il paraît donc, selon ce chercheur, qu’on naît comme ça. Et que c’est une bonne nouvelle pour les gays. Il 
semble qu’il y ait d’ailleurs des homos qui partagent ce sentiment. Comme quoi on peut être pédé et con, c’est pas incompatible.
Car enfin, comment peut-on se réjouir que des chercheurs se penchent sur cette question là et établissent des théories plus ou moins fumeuses pour savoir par quel concours de circonstance tel ou telle désirent des individus du même sexe ?
L’argument avancé par les défenseurs de cette théorie est simple, voire simpliste : en prouvant que l’homosexualité est inscrite dans la constitution organique de l’individu, on ne peut dès lors plus parler de perversité ou de déviance, et il n’y a donc aucune raison de persécuter les homosexuels.
Jacques Balthazart déclare qu’il faut dépasser « le conflit stupide inné/acquis ou nature/environnement. Car tout est interaction entre les deux. D’accord avec lui. De façon générale, se situer dans une seule perspective est totalement stupide. La réalité est toujours plus complexe qu’un avis tranché. Mais il ajoute :
Sur une base scientifique, je voulais aussi démonter les croyances selon lesquelles l'homosexualité serait une maladie, une perversion, une déviance ».
Pour certains bloggeurs homosexuels, ce livre est une heureuse nouvelle : "Il va de soi que ce livre bat totalement en brèche les propos pseudo-scientifiques du futur primat de Belgique qui appuie sa vision de l'homosexualité, une anormalité dans le développement de la personne, sur la théorie freudienne. Sa parution vient donc bien à point nommé !
Ah ouais. Pas con ! Dans cette perspective, plutôt que d’enfermer les pédés, on pourra les exécuter directement puisque leurs penchants sexuels étant inscrits dans leurs gènes, il n’y a plus rien à faire pour eux. En plus (mais ça c’est moi qui le rajoute !) ça fera des éconocroques pour la sécu !!
Peut-être qu’il n’est pas inutile de rappeler que le nazisme (lui et d’autres d’ailleurs) s’est largement appuyé sur le prédéterminisme génétique pour décréter que les juifs étaient un problème, et qu’à tout problème, il faut une solution… Finale de préférence. Au passage, ils ont aussi enfermé et exécuté des tsiganes, des opposants, des criminels et… ah oui tient, des pédés (ce qui n’empêchaient pas les SS de s’enfiler avec ardeur, dans la plus pure tradition des amours grecques antiques).
Il y a des théories qu’il vaut mieux manier avec précaution, et tout ne peut pas être mis en équations. Il y a des choses qui doivent échapper à la science ou à la démonstration car elles se situent sur un autre terrain, celui du contrat social, de ce qui nous lie, des règles sur lesquelles on s’accorde…
Débattre sur l’origine de l’homosexualité, quelles que soient les conclusions, c’est lui conférer un caractère exceptionnel, hors normes. Et le vrai problème est là : c’est le regard social porté sur l’homosexualité.
Dans une société idéale, que Pierre baise avec Paul ou avec Ginette (il devrait même baiser avec les deux, ça éviterait les jalousies !!) ne devrait choquer personne, entendu que chacun devrait pouvoir faire ce qu’il veut avec son cul, dans le respect des autres. J’entends bien que nous ne vivons pas dans cette société et qu’il y a encore beaucoup d’efforts d’éducation à faire.
D’éducation. Pas autre chose. Pas en apportant de pseudo démonstrations qui ne font que confirmer qu’être homo est un problème puisqu’on lui trouve une origine. Et tant que ça restera un problème, on cherchera une solution.