Préjudice moral : ça se soigne en euros
Dans un article en lien ici, on apprend que Mademoiselle Céline Claret-Coquet (rien que le nom est croquignolet), plus connue sous le raccourci CCC (une allusion subtile que les amateurs de café-clope comprendront), a décidé d'attaquer la SNCF suite à ce retard qui, il est vrai, était considérable.
Elle estime que ce retard lui a fait perdre 1000 € : acupunctrice de son état, elle assure une journée de rendez-vous par semaine à Paris, et le retard du train ne lui a pas permis d'honorer ses consultations. Elle demande donc le dédommagement des sommes perdues par la SNCF. Pourquoi pas. Ca peut s'entendre. Encore qu'avec un peu de mauvais esprit, on peut se dire qu'en se faisant 1000 € à la journée, elle ne doit pas être totalement dans le besoin. Mais bon, admettons.
Mais la donzelle ne s'arrête pas là ! Elle demande en effet "3000 € de dommages et intérêts à la SNCF pour le "préjudice moral" engendré par cette immobilisation forcée sur la voie."
J'adore cette notion fourre-tout de préjudice moral. Dans le cas présent, il consiste à s'être gelé les miches pendant 7 heures dans un wagon sans chauffage. Elle a dû effectivement avoir le moral dans les chaussettes, d'où le préjudice.
Moi, si j'étais avocat de la SNCF, j'arguerais le fait que, la dame étant acupunctrice, elle eut fort bien pu se planter 5 ou 6 aiguilles en quelques endroits stratégiques de son corps délicieux afin de mobiliser ses courants énergétiques et assurer ainsi son chauffage personnel. J'irais même plus loin (étant champion de mauvaise foi) en l'accusant de non assistance à personnes en danger puisqu'elle n'a certainement pas pris le temps de mettre son art au service des autres passagers frigorifiés.
Bref, elle m'a énervé. Je me demande si je vais pas l'attaquer en justice pour le préjudice moral d'avoir troublé ma soirée...