La nostalgie n'est plus ce qu'elle était !

Publié le par Spartacus

A la ramasse dans les sondages, sonné par la baffe électorale reçue par son camps (et qu'il a lui-même provoquée), le Grand Suprême a retrouvé, dans la cérémonie d'enterrement du policier tué par un gars de l'ETA, les accents virils qui avaient fait son succès en 2007 auprès d'une population encline à chercher des gros bras pour restaurer l'ordre et la sécurité.

"Nous allons éradiquer une à une toutes les bases de l'ETA en France", déclare-t-il, rappelant quelque peu Vladimir Poutine qui promettait d'aller buter les tchétchènes jusque dans les chiottes.
"Nous allons les débusquer un à un" et "démanteler tous leurs soutiens" ajoute-t-il.

Souvenez vous : en 2007, embouchant la trompette populiste, il promettait de nettoyer les cités au kärcher. Depuis, son électorat attend toujours le grand nettoyage ! Et pour cause. N'importe qui réfléchissant 5 minutes à la question pouvait se rendre compte que le problème de la délinquance ne trouverait jamais sa solution dans une politique axée essentiellement sur la répression. Combat perdu d'avance que son électorat gogo commence à lui faire payer sarkozyaujourd'hui (sans pour autant renoncer à la croyance à une solution "forte", tant les discours récurents en la matière ont fini par forger une conviction dans la population abreuvée de faits divers par tous les médias de France et de Navarre).

 "L'ETA est une organisation sanguinaire", a-t-il dit, "c'est la première fois qu'un policier français tombe sous les balles de ces fanatiques assoiffés de sang".

"Aucune cause" ne justifie la "violence aveugle, les assassinats et la barbarie".

Fanatiques assoiffés de sang, barbarie, peste ! Le bougre n'y va pas de main morte ! Car là est sa manière, sa marque de fabrique, son gri-gri 2007.
Le problème, comme toujours avec Sarkozy, c'est qu'à force d'employer des mots à tort et à travers parce qu'ils frappent l'imagination, parce qu'ils galvanisent, parce qu'ils appellent à la fureur vengeresse, il finit par les vider de leur sens. Car peut-on parler de barbarie quand un policier se fait tuer par balle ? De quoi s'agissait-il alors en ex-yougoslavie, au Rwanda, dans les camps nazis ? De quoi s'agit-il quand quelqu'un se fait séquestrer, torturer, violer, puis assassiner ? Quels mots va-t-on donner à ces actes véritablement barbares si un assassinat par balle s'inscrit lui-même dans ce registre dès lors que la victime est un flic tué par un membre d'une organisation terroriste ?

Sarko ne se pose pas ces questions là. A sa décharge, il n'est pas le seul. Sarko s'en fout. Après lui, le déluge. Acculé, étourdi par l'avalanche des échecs de sa politique, il cherche à tout prix à reprendre la main dans un moment où il ne maîtrise plus rien et où il n'a plus les moyens d'imposer quoi que ce soit. En pleine tourmente, incapable de comprendre ce qui a bien pu merder pour se retrouver aussi bas lui qui était aussi haut, il cherche à se rassurer par les mots dont il s'était bercé à sa belle époque. Un peu comme un enfant qui a peur dans le noir et se saisit de son doudou pour se rassurer et éloigner les fantômes.

Un chant du cygne en quelque sorte. Mais celui là chante faux. Pour le bien de chacun, faisons le taire !

Publié dans Actu et politique

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F
<br /> Chapeau l'article, tout est bien structuré et bien exprimé. UNe analyse pointue comme je les apprécie.<br /> Quant aux commentaires, ils vont de pair avec ta prose, surtout la réponse que tu apportes quant au N.S.D. Mais ça fera tache parce qu'il y a un profond ras-le-bol de tout cela. Au fond, c'est une<br /> manière comme une autre de rappeler aux politques qu'en dehors des élections, il existe d'autres types d'expression.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Salut à toi Fred, et merci de ton passage.<br /> Très heureux des compliments que tu me fais, et que je te retourne d'ailleurs, sans que ça ne soit qu'une simple formule de politesse. J'apprécie ton boulot et tes écrits, et je compte bien passer<br /> te voir plus régulièrement.<br /> Quant au ras-le-bol, je pense que les chiffres de l'abstention, malgré ceux qui pensent que c'est aussi vite oublié que commenté, pèsent quand même lourdement sur la sphère poltique et que ces<br /> braves gens sentent bien qu'il y a un truc qui déconne.<br /> Alors ouais, peut-être qu'il faut trouver d'autres formes d'expressions, peut-être qu'il est temps de s'emparer des outils citoyens, avant que d'autres ne s'en chargent pour nous. Ce qui est<br /> intéressant dans le NSD, c'est que d'après ce que j'ai lu, il serait né sur internet, hors des structures syndicales et politiques traditionnelles. Ce n'est pas un gage d'intégrité et de probité,<br /> mais ça peut limiter les risques de manipulation à usage privé. A suivre donc...<br /> <br /> <br />
P
<br /> Le "noSarkozyday", c'est un truc pour rassembler les mécontents qui s'apercevront que sur la photo, ils seront derrière un drapeau qui n'est pas le leur.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ca y est, j'ai vu. Coup d'épée dans l'eau à prévoir. En personnalisant la chose, on entre dans le jeu du Guide Suprême qui souhaite tout incarner. Peut-être que ce sera fédérateur et efficace en<br /> terme de com', mais on passera du coup totalement à côté du fond.<br /> Parce que Sarkozy n'est au fond que la représentation du modèle de société voulu par la droite et pas totalement décriée par le PS. Et c'est contre ça qu'il faut se battre.<br /> En plus, tu as raison. Honni qu'il est par tous, le risque d'un mélange des genres est très probable le jour dit.<br /> <br /> <br />
M
<br /> Sarkominus a réussi historiquement le challenge-historik de l'Ouverture ! Il est fini en attendant l'pire excuzzz. En attendant Nosarkoday fin mars cad bientôt et ça mouline dans la purée. Purée !<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Kézako le nosarkoday ? Y a une nouvelle journée à thème et on m'aurait rien dit ? Tin, chuis jamais au courant de rien moi !<br /> <br /> <br />
D
<br /> Curieux que ce jockey enfourche encore un cheval qu'il n'a pas pu dompté depuis de si nombreuses années.<br /> Dr WO<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Ca pourrait dénoter une certaine force de caractère. En l'occurence, j'ai le sentiment qu'il s'agit d'une incapacité chronique à savoir s'y prendre avec le cheval. En équitation comme dans tout<br /> exercice du pouvoir, la cravache n'est rien s'il n'y a pas le respect de la monture.<br /> <br /> <br />
S
<br /> Faux et archi faux ! On se croirait dans une mauvaise pièce de théâtre jouée par de mauvais acteurs. Sauf que malheureusement, là, ce n'est pas un jeu...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Et c'est une mélomane qui parle...<br /> Mais le public a toujours la voix au chapitre. Quand une pièce est mauvaise, on peut toujours balancer des tomates (eu égard au respect que j'ai pour la nourriture, on peut aussi remplacer par des<br /> vieilles chaussettes, du crottin de cheval, des épluchures de patates, etc, etc, etc...)<br /> <br /> <br />